Sayaluca – Malcantone, finale de la saison
On dit souvent du sport d’équipe qu’il est une véritable école de la vie, tous ceux qui le pratiquent peuvent le confirmer.
En tant que photographe, je suis aux premières loges des émotions qu’il génère. Je me prends en pleine face la joie, la rage, la déception, les larmes…
Je vois à travers mon viseur ce qui est imperceptible pour un simple spectateur… Je vis l’instant avec les joueurs, les entraîneurs, le staff, je les côtoie et pour beaucoup, je les connais. Je sais leurs failles, leurs habitudes, leurs réactions, je devine leurs émotions. Forcément, ils me les partagent, même sans le vouloir.
Faire des photos de sport quand les joueurs sont mes amis, c’est quelque chose d’unique, incroyable et je dirais dans certains cas, perturbant!
Une finale quelle qu’elle soit représente l’aboutissement de plusieurs mois de travail, de sacrifices, de douleurs, de sueur. Dans le cas du skater, chaque joueur se bat pour un titre, pas pour l’argent, pour une médaille, une coupe, pour partager une fête avec tout l’entourage d’un club, les amis, la famille.
Samedi et dimanche à Palamondo, deux équipes de la même région s’affrontaient, clubs ennemis, mais amis en dehors, la plus belle des fêtes devait être au rendez-vous. Et elle l’a été! Une salle comble, décorée de jaune, noir et rouge, une ambiance de feu, des tensions terribles. Et on aime ça!
Samedi, je suis arrivée à Lugano tout de rouge vêtue, les couleurs de la Fédération suisse… et de Malcantone. Ironie quand on sait que mes couleurs de coeur sont le jaune et le noir. Méfiance de Sayaluca, joie de Malcantone “elle est des nôtres”, le ton de la plaisanterie était donné, et je m’en suis amusée. Mes histoires de coeur n’ont pas leur place en match officiel, et le résultat de mon travail sera le même, perdants ou gagnants.
Nul n’ignore mes liens avec l’équipe de Palamondo, mais beaucoup ne savent pas les fantastiques week-end passés avec Malcantone au tournoi de Spaichingen. Ces deux journées au Tessin auront renforcé mes liens avec tous, parce que même si mes émotions bouillonnent intérieurement et mes nerfs sont à vifs, je fais mon job, me réjouissant de la joie que je capturerai, et stressant des larmes que je verrai couler.
J’étais au milieu de la salle ce dimanche, tantôt avec Sayaluca, tantôt ave Malcantone. Impossible de ne pas sourire en voyant des joueurs vainqueurs de leur première coupe, de partager ce moment avec eux, et tellement triste de voir Sayaluca à terre, tentant malgré tout de les réconforter, du mieux que je pouvais.
J’aurai vécu de grands moments, qui laisseront place à d’autres, mais grâce à ce travail que j’aime tant, on en gardera le souvenir, de ceux qui s’affichent dans les albums, de ceux que les joueurs ne manqueront pas de montrer à leurs enfants plus tard, parce que tristes ou joyeux, ces moments-là feront toujours partie de nous!