Une minute de silence pour 53 ans qui s’en vont…
Chaque joueur porte un intérêt particulier au numéro qui le représente. Je n’échappe pas à cette règle, le mien sera pour toujours le #14 !
J’avais 16 ans quand j’ai débarqué dans ce petit monde du hockey sur glace. Une ado comme tant d’autres. Ce soir de match de septembre 1989, on m’a posé cette question : « Quel est ton joueur préféré ? »
Pour m’identifier à ce sport, j’ai pensé que choisir un joueur que je défendrais, encouragerais, féliciterais, faisait partie du jeu. Et j’ai choisi : ça sera le 14 !
Je ne le connaissais pas, je le voyais jouer pour la première fois, mais il portait un prénom qui représentait à l’époque le souvenir d’un ami que j’appréciais pour sa gentillesse : Nicolas !
Le destin tient à peu de chose…
Chaque samedi matin aux entraînements, chaque match aux quatre coins de la Suisse, j’étais là.
Je prenais déjà quelques photos, souvenirs précieux d’une belle époque. Nicolas Jolidon était devenu l’idole de la jeune ado que j’étais.
En 1991, la création d’une équipe féminine en Ajoie m’aura ouvert la porte de ce sport que j’avais découvert deux ans auparavant. Le choix de mon numéro est apparu comme une évidence, ce serait le 14 et pas un autre, j’y tenais. Mais le chiffre n’a pas fait la joueuse, je n’aurai jamais été la fine gâchette que Nicolas était.
Son départ du HC Ajoie m’avait laissé un goût amer, une déception, je réalisais ce que voulait dire être fan et perdre son joueur favori.
En 1997, je découvre l’équipe du HC Moutier de Dan Poulin. Un club à l’esprit familial, où tout le monde tire à la même corde, joueurs, conjointes, supporters, amis, autour d’une équipe qui nous aura fait rêver plus d’une fois : Patrick et Jacques Hostettmann, Richard Léchenne, et tant d’autres que je ne citerai pas, de peur d’en oublier. Et Nicolas.
J’aimais l’ambiance qui y régnait et j’avais grandi.
La fan était devenue simple supportrice, subtile nuance à mes yeux. Nicolas jouait à Moutier ces années-là, mais pour moi son statut avait changé. Du numéro 14 en jaune et noir, il était devenu le 16 en bleu et blanc. Je n’avais plus d’idole, j’avais découvert un ami.
Des déplacements en car jusqu’à Sierre, Loèche, Villars ou Morges, il avait la gentillesse de me prendre en voiture jusqu’à Moutier. Souvenirs d’une belle période.
Si ma venue dans cette équipe a été un pur hasard, l’envie de passer du temps avec eux était bien réelle. De matchs en déplacements, de soupers en soirées spéciales, je m’y sentais bien.
Les années passent, la vie change, les gens s’en vont, on ne les côtoie plus, ou si peu.
La nouvelle apprise par hasard par un statut facebook m’a glacée de stupeur. Le dimanche 19 décembre, je pensais me tromper, je pensais ne pas le reconnaître sur cette photo publiée, ces mots écrits, qui pourtant laissent si peu de place aux doutes. Nicolas nous avait quittés…
Pourquoi ? comment ? est-ce possible ? si jeune…
Celui que j’avais tant suivi, tant encouragé, qui aura marqué mes premières années de hockey et que j’ai eu tant de plaisir à retrouver sur la glace en 2019 pour les adieux du Voyeboeuf laissera un vide énorme dans le cœur de ceux qu’il a côtoyés, joueurs, entraîneurs, amis, fans,…
On gardera de lui le souvenir d’un homme discret, humble, qui aura marqué les mémoires du HC Ajoie et du HC Moutier.
Il laisse derrière lui ses trois enfants Jules, Noé et Tom, sa compagne Sabine, ses parents, son frère, sa belle-famille et ses amis, à qui j’adresse mes plus sincères condoléances.
Il y a 20 ans, je disais au revoir au joueur, en 2021 je dis adieu à un ami.
#14