2L: Prilly refuse la promotion, Derek Bürgin nous en parle


Après l’annonce de l’arrêt des compétitions de hockey suite à la pandémie de coronavirus, le HC Prilly (2ème ligue) a dû prendre la difficile décision de retirer sa candidature pour l’ascension en 1ère ligue. Derek Bürgin, joueur de Prilly depuis plusieurs années revient sur cette triste fin de saison.

Derek, tu joues à Prilly depuis dix ans. Opéré en juin 2019 pour une rupture des ligaments croisés du genou, tu n’as pas pu aider tes coéquipiers sur la glace mais tu les as suivis jusqu’à la finale face à Delémont. Tout d’abord, comment rester impliquer dans un championnat quand on ne peut
pas activement y participer ? Comment as-tu comblé ce manque ?
Au début, je n’ai pas été très présent. Ca a été compliqué d’accepter de ne pas pouvoir jouer cette saison (entre huit et neuf mois sans hockey). A partir de Noël, j’étais dans dans le vestiaire pendant les matchs pour encourager les copains, faire les statistiques et donner des petits coups de main à droite et à gauche. J’ai également pris de temps en temps des news des joueurs blessés durant les playoffs, parce que c’est quelque chose qui fait toujours plaisir.
En parallèle, je m’occupe des réseaux sociaux; d’ailleurs n’hésitez pas à suivre la page Facebook « HC Prilly – Black Panthers » et le compte Instagram « hcprillyblackpanthers ».

Le 3 mars, vous avez remporté le titre de Champions du groupe 2 de 2ème ligue face à Sion II. Vous saviez dès lors que vous étiez éligibles en 1ère ligue, peu importe votre résultat lors de la finale Suisse romande. Dans le vestiaire ce soir-là, vous imaginiez-vous déjà évoluer à l’échelon supérieur, dans votre esprit l’ascension était-elle déjà validée ?
Non. On avait connaissance que l’opportunité de promotion était grande après le titre glané contre Sion, mais aussi que l’ascension n’était pas seulement liée aux résultats. L’équipe était focus sur les objectifs sportifs, le titre de Champion romand puis la finale suisse.

Le 8 mars, vous perdiez le premier match de la finale Suisse romande à Delémont et le 12 mars on apprenait que tous les championnats s’arrêtaient. Votre décision de monter en 1ère ligue a-t-elle été remise en question à ce moment-là ?
Comme tu l’as si bien dit, c’est nous qui avons perdu ce match, qui au final n’aura servi à rien puisqu’aucun titre de Champion de Suisse romande n’a été décerné. Mais je reste convaincu que cette finale était pour nous malgré le résultat du match 1 !
La décision a été le fruit de mûres réflexions dans la semaine qui a suivi l’annonce du 12 mars.

Alors que vous aviez fait le plus difficile en gagnant sur la glace, comment as-tu réagi quand il a fallu tout remettre en question et décider de refuser la promotion ? Qu’en ont pensé les autres joueurs ?
Ca fait longtemps que je joue pour cette équipe. Personnellement, j’ai très rapidement compris que les conditions économiques de la région et du pays allaient prendre un coup suite à ce virus, que ça allait être compliqué d’augmenter le budget pour la saison prochaine. Monter pour faire faillite ou pour redescendre direct… Non merci !
Notre président nous a fait plusieurs vidéos depuis chez lui qui nous ont permis de bien comprendre la situation; rien ne nous a été caché. Quand j’ai discuté avec certains de mes coéquipiers, on était tous d’accord pour dire que faire une promotion sans gagner et sans pouvoir fêter, c’était un peu du gâchis. Tu connais bien le goût qu’ont les hockeyeurs pour la fête…

Comment l’équipe a-t-elle pris le fait de devoir refuser la promotion, et tout recommencer la saison prochaine ? (Déception, solidarité, rage de vaincre encore plus forte ?)
Bien évidemment, la première réaction c’est la déception. Mais on est tous d’accord pour garder les mêmes objectifs que cette saison et revenir encore plus forts pour la prochaine ! C’est un joli défi non ?

Dans votre communiqué vous invoquez le manque de partenariat avec d’autres clubs de la région, comment expliquez-vous cela, à l’heure où il devient plutôt logique de s’unir pour développer la jeunesse ?
Le niveau des ligues amateures a considérablement évolué ces dernières années et on a de plus en plus de joueurs qui désirent continuer à jouer à un bon niveau, sans faire trop de compromis dans leur vie privée; ce qui est réalisable en 1ère et 2ème ligue.
Malheureusement, dans le canton de Vaud, on entend parler depuis longtemps de pyramide de formation mais pas grand chose ne se fait. On est encore loin de certaines organisations Suisses-alémaniques.

Conserverez-vous la même formation ? Notre contingent va rester inchangé à l’exception peut-être de quelques ajustements, mais ce n’est pas mon registre. Je laisse ça à notre directeur technique, Philippe Martin.

N’ayant aucun club partenaire pour d’éventuels renforts pour vous aider, allez-vous plutôt rechercher des routiniers ou des jeunes joueurs?
Veux-tu en profiter pour lancer un appel ?

Ces dernières années, on n’a pas eu de peine à attirer des nouveaux joueurs de qualité, malgré les difficultés rencontrées par d’autres clubs de la région. Le secret : c’est le vestiaire, le groupe de copains ! L’harmonie qui règne entre les personnes dirigeantes et l’équipe fait également beaucoup.
Le comité, et notamment notre président Steve Seppey travaille fort pour l’équipe et nous, joueurs. On en est conscients, ce qui est motivant pour tous ! Mais je sais de source sûre que le staff technique cherche quelques jeunes juniors et un coach pour remplacer notre entraineur actuel Tomas Stastny, qui a accepté une proposition professionnelle à l’étranger. Donc si vous vous reconnaissez, n’hésitez pas !

(texte et photo: Mauricette Schnider)

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