Women LNA: interview de l’entraîneur d’Avenches Johannes Meer


Avant le début de la série finale de ligue féminine entre les Mistonnes de Bienne et le Rolling Aventicum qui débutera ce dimanche, l’entraîneur des Vaudoises s’est confié à Phothockey.ch. Interview:

Johannes, tu joues avec Avenches en 1ère ligue l’été, avec Léchelles l’hiver. Comment es-tu arrivé sur le banc de l’équipe féminine du Rolling?
JM: en 2017, le club d’Avenches cherchait des coachs pour les différentes équipes du club et moi j’avais envie de me lancer dans un challenge autre que joueur. Initialement, j‘avais prévu d’entraîner une équipe du Mouvement junior, mais quand j‘ai appris qu‘il n‘y avait pas de coach pour l’équipe féminine et que celle-ci était menacée de se faire retirer du championnat, j‘ai décidé d‘accepter le challenge afin de continuer à donner une chance à ces joueuses de pratiquer leur sport que j‘aime tant.

Qu’espères-tu avoir amené au sein de cette équipe féminine?
Durant ces dernières années j’espère surtout leur avoir amené deux choses: travailler dur en équipe et qu’elles aient confiance en elles et en leur potentiel. Car le travail finit toujours par payer et c‘est ayant confiance en soi et en ses coéquipiers qu‘on devient plus fort individuellement et en équipe également.

Quel était ton objectif en début de saison?
Grâce à la progression de chacune des joueuses, on a pu se permettre d‘augmenter nos objectifs saisons après saisons. L’objectif était clairement la finale cette année. On avait placé les play-offs comme le but à atteindre mais de toute manière on visait cette finale.

Quelles sont les différences majeures entre le skater tel que tu le connais avec les hommes et celui que tu coaches depuis quatre saisons avec les filles.
Au final il n’y en a pas tant que ça. Certes, il faut un peu plus de psychologie et lorsque il y a une petite dispute ce n’est pas comme avec les garçons où ça se met un coup sur la tête, une bière et c‘est réglé.. Mais dans l‘ensemble je trouve qu‘elles se gèrent très bien entre elles.
Du point de vue coaching, c’est plus agréable avec les filles qui essayeront beaucoup plus d‘appliquer ce qu‘on leur dit et voudront apprendre, comparé aux hommes qui pour certains se reposent souvent sur leurs acquis.
Sur le jeu, il est vrai que c’est un peu plus lent que celui des garçons et la force peut être un peu plus faible mais elles compensent ce manque par un jeu souvent plus propre, plus construit et plus collectif surtout.

Quel genre d’entraîneur es-tu? Tes points forts, tes points faibles?
Hahaha je pense que ça il faudrait le demander à mes joueuses. Mais je dirais que je suis quelqu‘un qui essaye d’être le plus juste possible, j‘aime la discipline car elle est importante, mais on peut aussi facilement rigoler et déconner avec moi.
Mes points forts, je les dois surtout aux coachs que j‘ai eu tout le long de ma „carrière“ de joueur. Alain Loosli, Cyril Briguet ou Didier Fornachon (pour n’en citer que quelques-uns) m‘ont permis d‘avoir de bonnes bases quand je me suis lancé. De plus je n’abandonne jamais, et en tant que joueur je suis un peu passé par toutes les étapes (non convoqué, banc, peu jouer, beaucoup jouer) ce qui me permet aussi de me mettre à la place de toutes mes joueuses et d’essayer de comprendre leur point de vue. J‘ai aussi la chance d’avoir eu et d’avoir encore actuellement des excellents coachs-assistants qui ont grandement aidé l’équipe à être là où elle est maintenant.
Pour mes points faibles, je pense que je manque parfois de tact et je n’aime pas décevoir les gens, ce qui rend certaines décisions difficiles.

Le week-end dernier vous avez décroché votre qualification en finale au terme d’un match complètement fou avec une égalisation à 59’59, comment as-tu géré la pression, quels ont été tes mots à ce moment-là?
Comment j’ai géré la pression ? Très mal haha, j‘ai cru que j‘allais faire un arrêt cardiaque. Mais comparé à des matchs passés, je n‘ai rien laissé transparaître pour ne pas stresser inutilement mes joueuses. Rossemaison était notre adversaire de peur depuis que j‘ai repris le coaching et la manière dont on a gagné ce match était d‘autant plus savoureux pour nous.
Ce que je leur ai dit à ce moment-là et ce que je leur ai donné restera mon petit secret, mais j‘ai cru en elles tout le long et jusqu’à la dernière seconde, et ça a payé.

Comment prépares-tu la finale de ce dimanche face à Bienne, as-tu changé quelque chose à ta méthode habituelle?
On a fait deux bons entraînements cette semaine afin de corriger quelques points qu’il restait après notre série de demi-finale. Maintenant je n‘ai pas changé plus que ça, mes joueuses savent toutes sans exception jouer au hockey et ont le potentiel pour faire un exploit en finale.
Avec Bienne, on tombe contre la meilleure équipe suisse de la saison régulière. On aura donc un adversaire de taille, qui de plus bénéficie de l‘avantage du terrain et qui compte 0 défaite et 0 point perdu cette saison. Mais en finale, il y a les deux meilleures équipes de Suisse et la plus forte gagnera le titre.
Donc tout est faisable, en tout cas on se réjouit de jouer cette finale qui promet d’être intéressante !

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